La grève du 2 avril a été un succès dans les collèges : entre 30 et 40 % de grévistes. Pourtant, c’est peu dire que les directions syndicales n’avaient pas vraiment préparé cette date de façon à ce qu’elle soit réussie ! En effet, alors qu’en Île-de-France, notamment en Seine-Saint-Denis, les grèves se sont multipliées depuis la rentrée de février, l’intersyndicale nationale n’avait posé aucune date pour permettre d’élargir le mouvement et de donner confiance aux secteurs les plus en bagarre. Ce n’est qu’après le 19 mars que le Snes a appelé à cette grève du 2 avril, le lendemain d’un pont de trois jours, et quatre jours avant le départ en vacances de la zone C ! Autrement dit, une date absolument pas pensée pour donner des perspectives et de l’enthousiasme aux collègues mobilisés. Les grévistes étaient cependant au rendez-vous, et des AG se sont tenues.
En Île-de-France, dans le 93, l’AG départementale a encore réuni 150 collègues, dans une ambiance surchauffée, et a appelé à ne pas faire la rentrée le 22 avril, avec un appel clair à construire une grève nationale contre le choc des savoirs et pour des moyens pour l’éducation ! Dans le 94 également, l’intersyndicale appelle à faire grève à la rentrée, et l’AG départementale du 91 appelle également à organiser de ne pas faire la rentrée.
À l’autre bout du territoire, mais également dans une académie qui est dans la zone C, l’AG de Toulouse, qui a réuni 200 personnes, a aussi voté la grève à partir du 22 avril.
Dans d’autres académies, l’idée d’une grève totale après les vacances fait son chemin. Ainsi, l’AG de l’agglomération rouennaise et de l’Eure propose une semaine de fermeture de tous les établissements scolaires par la grève à partir du 13 mai.
Sur tout le territoire, les opérations « collège mort », qui consistent à ne pas envoyer les élèves en classe, se multiplient, et sont massivement suivies. Ce sont des motions, en AG, dans les conseils d’administration, de professeurs qui disent : « Nous refusons de mettre en place les groupes de niveau. »
Les enseignants et les parents d’élèves rejettent massivement la politique de tri social mise en place par le « choc des savoirs » et ses « groupes de niveau ». Belloubet s’en inquiète d’ailleurs, à tel point qu’elle a déclaré : « Je ne leur laisserai pas le choix. S’il le faut, j’irai sur place ! » Elle veut venir nous chercher ? Chiche !
Aurélien Pérenna