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Clinique Saint Martin (Caen, Calvados) : « Ramsay m’a tué »

Voilà ce qu’on peut lire ces derniers jours sur des blouses de soignantes de la clinique privée de Saint Martin, à Caen. Depuis deux ans, le groupe Ramsay, propriétaire de la clinique, refuse des augmentations de salaire. Aux négociations annuelles obligatoires de janvier dernier, la direction a proposé… une dérisoire augmentation de 0,4 %!

Peu lui importe que certaines salariées soient toujours à 1 400 ou 1 500 euros net, même après dix ans passés dans la clinique, ou que certaines touchent le même salaire qu’avant alors qu’elles montent en qualification. Les 2,7 millions d’euros de bénéfices l’an passé, la réputation de pôle attractif et en pointe dans le métier ne comptent pas dans ses calculs de grippe-sou. La direction croit disposer d’un argument « totem d’immunité » contre les augmentations de salaire : c’est la faute de la clinique sœur du Havre, qui a le même patron et qui, paraît-il, perd de l’argent…

Plusieurs débrayages ont d’abord eu lieu, sans succès. Mais au lieu de décourager les salariés, le patron les a énervés : elles et ils sont maintenant en grève depuis le 14 février, à 70 ou 80 %, dans un mouvement impliquant tous les services de la clinique !

Au vu de l’ampleur de la mobilisation, la revendication salariale paraît presque timide : 3 % d’augmentation sous forme de prime, qui compterait certes pour la retraite – initialement, les salariés demandaient 10 %, mais leurs délégués syndicaux les ont convaincus de réduire le montant ; ils pensent avoir ainsi plus de chances de l’obtenir. Les grévistes revendiquent aussi le rétablissement des services fermés et la baisse du recours aux soins en ambulatoire, afin de mieux s’occuper des patients. Dans cette lutte, il est autant question des conditions et du sens du travail que de sa rémunération.

Une bonne ambiance règne chez les grévistes malgré le refus de négocier de la direction. Cette dernière cherche bien à épuiser et culpabiliser les soignantes, en refusant par exemple d’annuler les opérations en bloc. Mais, pour le moment, cette attitude agace surtout les chirurgiens, qui soutiennent globalement le mouvement même s’ils ne font pas grève. Et s’il n’est pas facile tous les jours de tenir, la caisse de grève permet d’aider les plus précaires. Enfin, l’avantage d’un grand groupe comme Ramsay, c’est qu’il possède beaucoup d’autres établissements, autrement dit qu’il exploite des milliers d’autres travailleurs et travailleuses : autant d’alliées potentielles pour gagner…

Correspondant