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Contre AOC et son école de classe et de contrôle social : les profs en grève le 1er février !

La nouvelle ministre de l’Éducation, Amélie Oudéa-Castéra, n’en finit plus d’enchaîner les polémiques. Après le scandale du contournement de Parcoursup par ses enfants scolarisés dans l’école privée catho intégriste de Stanislas, c’est ensuite ses revenus mirobolants lorsqu’elle était à la direction d’Axa et du groupe Carrefour, puis directrice de la Fédération française de tennis qui ont été révélés. À chaque heure, on apprend de nouveaux mensonges ou de nouvelles dissimulations…

Car « AOC » est l’incarnation de la bourgeoisie française : riche, méprisante, déconnectée de ce que vivent au quotidien travailleurs et travailleuses… Pas étonnant qu’elle ait cristallisé dès sa première intervention publique l’hostilité d’une majorité du personnel de l’éducation !

Derrière cette morgue, c’est toujours la même politique de destruction du service public d’éducation et de domestication de la jeunesse qui est à l’œuvre.

Le « choc des savoirs », avec la mise en place des « groupes de niveau », consacre une école du tri social dès le plus jeune âge avec la fin du collège unique. Au lycée, pour les élèves qui n’auraient pas décroché le brevet, ce seraient les classes « prépa lycées » qui conditionneraient le passage en seconde. AOC a annoncé qu’il y aurait une classe de ce type par département… alors que ce sont 65 000 élèves chaque année qui n’obtiennent pas le brevet. Autrement dit, des milliers d’élèves resteront sur le carreau, avec l’impossibilité de passer en seconde générale ou pro…

Et pour le reste, c’est toujours davantage d’encasernement et de moins en moins de liberté, que ce soit pour les élèves mais aussi pour les enseignants. En seconde, le stage obligatoire de fin d’année, dont peuvent être dispensés les élèves ayant effectué un séjour de SNU (service national universel), préfigure la généralisation de ce dernier. L’annonce de la mise en place des uniformes dans un certain nombre d’établissements pilotes va évidemment dans le même sens d’une mise au pas et d’une caporalisation de la jeunesse.

Côte enseignement, Attal a annoncé la réécriture des programmes de français et de mathématiques en primaire, dans un sens toujours plus coercitif. Par ailleurs, les manuels seront désormais « labellisés », c’est-à-dire que le ministère contrôlera directement leur contenu – en lieu et place des enseignants qui à présent choisissaient librement, en équipe pédagogique, le manuel qu’ils utilisaient dans le cadre du programme. Enfin, quand il y avait de l’argent ! Car dans nombre d’établissements, de toute façon, il n’y a plus les moyens d’acheter des livres, et beaucoup de disciplines se retrouvent sans manuel, ou alors d’anciens qui ne correspondent plus du tout aux programmes !

Pendant ce temps-là, dans les écoles et les bahuts, les dotations de moyens sont toujours plus misérables, les conditions de travail toujours plus catastrophiques, alors que les salaires restent toujours aussi bas !

Au moment où les agriculteurs se battent pour pouvoir « nourrir et pas mourir », ce slogan pourrait faire mouche dans le personnel de l’Éducation, qui veut simplement faire son travail dans des conditions et avec un salaire décents. Alors, oui, le personnel de l’Éducation a bien raison de se mobiliser et de faire grève le 1er février !

Aurélien Perenna