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De l’eau pour irriguer les cultures… ou les profits !

Dans le Puy-de-Dôme (63), le 11 mai, nous étions près de 6 500, de tous âges et de toutes conditions sociales, à dénoncer le plus grand projet jamais conçu en France : deux méga-bassines de 2 300 000 m³ qui seraient remplies en pompant l’eau de l’Allier, dans une zone qui doit assurer l’alimentation en eau potable de plus de 200 000 habitants.

Le gouvernement se targue de maintenir son soutien aux « agriculteurs qui ont besoin de pouvoir irriguer leurs cultures » et d’assurer « la souveraineté alimentaire en France ». Comme si les luttes de « Stop méga-bassines » empêchaient de construire les retenues qui irriguent les champs de légumes et les vergers. Enfumage de ministres : pour preuve, ces deux giga-bassines, financées à 70 % par des fonds publics, accapareront l’eau pour 36 exploitations (sur les 5 700 du département du Puy-de-Dôme), qui sont en contrat avec Limagrain, quatrième semencier mondial. Irrigation qui ne bénéficiera qu’à une agriculture industrielle avec ses « filières d’export de maïs hybride1, l’élevage hors-sol, les monocultures gavées d’intrants ».

Les opposants aux méga-bassines ne sont pas plus « éco-terroristes » que les agriculteurs qui ont bloqué les routes ou des administrations en ce début d’année 2024. Les « éco-terroristes » sont ceux qui asservissent les agriculteurs sans leur garantir un revenu digne, ceux qui dégradent leur santé et la qualité de la nourriture produite, ceux qui nuisent aux écosystèmes et aux territoires : ce sont les puissants lobbies agro-industriels (qui peuvent même s’appeler « coopératives » !).

Les dernières réponses du gouvernement : court-circuiter les recours juridiques2 et piétiner les protections environnementales, pour maintenir le profit de ces firmes capitalistes. Ce qui provoque une grande inquiétude au sein des Agences de l’eau3 (créées en 1964 pour gérer les fleuves de la source à l’estuaire) : elles ont été remises en cause par le ministre de l’Agriculture lors du congrès de la FNSEA4 en mars 2024.

Se battre contre l’accaparement de l’eau par quelques-uns est indispensable pour trouver des formes d’agriculture qui protègent les terres et l’eau. Alors c’est à nous, les habitants et travailleurs des villes et des campagnes de lutter et d’imposer nos solutions pour un monde viable.

Prochain rendez-vous : du 16 au 21 juillet 2024 dans le Poitou, mobilisation internationale « Stop méga-bassines»

Élise Moutier

 

 

 

1  « Ah ! ça INRA, ça INRA, ça INRA » https://www.cairn.info/revue-z-2015-1-page-162.htm

2  Bassines : ces trois dernières années, cinq projets annulés et 14 bassines mises hors de fonctionnement ; mais malgré des recours juridiques contre 16 méga-bassines, les chantiers continuent.

3 https://reporterre.net/Notre-crainte-c-est-la-mort-des-agences-de-l-eau

4  Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles.