C’est le Canard enchaîné qui le révèle. Une institutrice de l’école Rosa-Parks, d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), épaulée par des parents d’élèves de la FCPE et des enseignants du collectif « Aucun enfant sans toit », risque d’être poursuivie en justice pour avoir ouvert pour une nuit les portes de l’établissement à une famille de trois enfants qui se trouvaient à la rue. Elle avait auparavant contacté le Samu social qui, débordé, n’avait aucune solution d’urgence à proposer. C’est à la même situation qu’avaient été confrontées l’hiver dernier deux enseignantes du collège Michelet, de Tours (Indre-et-Loire), qui avaient hébergé dans l’établissement plusieurs familles dans le cadre d’une action menée par un autre collectif, « Pas d’enfants à la rue ». Elles ont été convoquées par la procureure de la République et pourraient écoper d’un avertissement pénal probatoire pour avoir « troublé la tranquillité » de l’établissement et « y avoir pénétré ou s’être maintenues ». La professeure et l’institutrice ont annoncé qu’elles ne se rendraient pas aux convocations du tribunal, la solidarité étant un droit, pas un délit. Rappelons que l’on estime qu’actuellement environ 3 000 enfants dorment chaque nuit à la belle étoile, une augmentation de 42 % depuis 2023.