Comme beaucoup d’autres, l’académie de Dijon manque cruellement de professeurs de français dans les collèges et les lycées. Pour tenter de régler le problème elle vient d’avoir une idée géniale : proposer une « expérimentation » permettant à des enseignants d’autres disciplines d’enseigner le français après un entretien de 30 minutes (10 minutes d’exposé et 20 minutes d’échanges). Seule condition exigée : les candidats doivent avoir suivi des études littéraires « à un moment donné de leur parcours de formation initiale ». On ne peut être plus vague. Les syndicats d’enseignants sont vent debout contre une mesure qui tend à mettre devant les élèves des enseignants qui n’auront ni le Capes, ni l’agrégation et dont les compétences auront été évaluées en un temps record. C’est ce qui dénote un profond mépris vis-à-vis des élèves. C’est la technique des « speed datings » des sites de rencontre appliquée à l’enseignement.