La ville de Torre Pacheco, située dans le sud-est du pays, dans la région de Murcie, est secouée depuis plusieurs nuits par des émeutes qui ont pris pour cible les populations immigrées à l’instigation notamment de groupuscules d’extrême droite. C’est la diffusion, le 9 juillet, de la photo d’un homme de 68 ans, le visage tuméfié et l’œil voilé par les coups, qui a mis le feu aux poudres. En effet la victime a déclaré avoir été violemment agressé en pleine rue par trois jeunes d’origine nord-africaine. Instrumentalisé par des groupes d’extrême droite, et notamment le parti Vox, ce fait divers a donné lieu à une flopée de discours racistes, xénophobes et sécuritaires. Selon le quotidien El Pais « des dizaines d’hommes, vêtus de noir et certains encagoulés, ont pénétré dans le quartier de San Antonio, se livrant à ce qu’ils ont eux-mêmes appelé une ‘chasse’ aux immigrés nord-africains qui, en réalité, vivent dans la ville depuis trois décennies ». Les familles d’origine immigrée, venues essentiellement du Maroc, représentent un tiers de la population de cette petite ville de 40 000 habitants et sont employées principalement dans l’agriculture. En fait, là-bas comme ici, l’assimilation entre immigration et délinquance est devenue la tarte à la crème de l’extrême-droite et d’une partie de la droite.