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États-Unis : quand Trump copie George Orwell

Le président américain continue sa croisade contre les mots qui fâchent et qui pour lui sont autant d’exemple de la prétendue culture « woke », c’est-à-dire subversive car elle met l’accent sur les injustices sociales et la défense des droits des minorités. Dans sa ligne de mire des termes qui évoquent les questions de genre et de l’insertion (LGBT, femme, féminisme…), le racisme (discrimination raciale), le dérèglement climatique (émissions de gaz à effet de serre, justice environnementale, ou simplement climat), etc. Ces mots sont désormais absents des sites de l’administration fédérale et des pages entières ont été supprimées. Cette censure vise aussi les médias. Ainsi l’agence de presse Associated Press est désormais interdite à la Maison-Blanche pour avoir continué d’employer le terme « golfe du Mexique » au lieu de « golfe d’Amérique » décidé par Trump. Cela rappelle fortement « 1984 » le roman d’anticipation de l’écrivain britannique George Orwell, paru en 1949, où ce dernier imagine une société cauchemardesque dont les autorités veulent imposer un nouveau langage, la « novlangue », qui éliminerait tous les mots pouvant être utilisés pour concevoir et formuler des idées critiques ou subversives. Trump n’a donc rien inventé, mais peu de chances que ses dingueries linguistiques empêchent les mobilisations de celles et ceux qu’il attaque tous les jours.