Les retards et dysfonctionnements dans le renouvellement des cartes de séjour plongent de nombreux travailleurs étrangers dans la précarité. Selon Amnesty International, l’incapacité des préfectures à traiter les dossiers à temps permet des abus de la part de patrons peu scrupuleux, allant du non-paiement des salaires aux violences et discriminations. L’ONG estime que les dysfonctionnements de l’État lors du renouvellement des titres de séjour (avec des délais allant de deux mois à trois ans) exposent les travailleurs et travailleuses étrangers à des conditions de travail précaires et abusives. Et d’expliciter : « Les abus recensés comprennent le vol de salaire, des heures de travail prolongées, des conditions de travail dangereuses et de multiples cas de violences commises par les employeurs-euses, en particulier pour des motifs raciaux, y compris des violences physiques et le harcèlement sexuel. » Amnesty a recueilli de nombreux témoignages faisant état d’abus touchant des migrantes et migrants, originaires notamment du Mali, de Côte d’Ivoire, de Gambie, d’Angola, du Cameroun, de République démocratique du Congo, d’Inde ou encore du Sri Lanka. La plupart sont employés dans des secteurs comme le bâtiment, l’aide à domicile, le travail en Ehpad, le nettoyage, la restauration… Le renouvellement automatique des cartes de séjour doit être un droit, pas une loterie dépendant du bon vouloir de l’administration.