Mercredi 18 septembre, les travailleurs et travailleuses de la librairie du centre Pompidou étaient en grève pour défendre leurs emplois ! Le Centre doit, en effet, fermer ses portes en juin 2025 pour rénovation, et la librairie fermera alors définitivement, laissant les employés sur le carreau. Nous avons rencontré Chloé et Laurent, représentants du personnel CFDT et CGT à la librairie du centre Pompidou.
Pourquoi êtes-vous en grève aujourd’hui ?
On est en grève car comme le centre Pompidou ferme en 2025, la librairie ferme aussi et ce qui est proposé par la RMN [Réunion des musées nationaux, employeur du personnel de la librairie] n’est pas satisfaisant. La RMN propose seulement de nous envoyer les appels de postes mais sans aucune garantie de reclassement : pour l’instant, tous nos collègues qui ont postulé à des appels de postes ont été refusés parce qu’on leur dit qu’on favorise le personnel en interne, or on est déjà personnel en interne car on travaille pour la RMN. Actuellement, toutes nos demandes de formation ont été refusées, alors qu’on a besoin de ces formations le plus rapidement pour envisager la suite de notre vie puisqu’en juin 2025, a priori, notre emploi s’arrête.
Pour l’instant, ça s’est passé comment avec la direction ?
Jusqu’à présent on a été pacifistes, on a envoyé un mail il y a trois semaines à la RMN pour dire qu’on était très déçus, très perdus, qu’on aimerait bien des preuves de bonne foi de la part de la RMN pour qu’ils nous accompagnent vraiment. Ce mail est resté sans réponse pendant trois semaines, c’est de l’irrespect total.
C’est pour ça qu’aujourd’hui on a décidé de faire des actions, deux heures de débrayage, des tractages devant le centre et devant l’entrée du personnel, pour les faire réagir en espérant que ça se résolve le plus rapidement possible. Presque toute l’équipe en dehors de la direction est en grève, soit une quinzaine de collègues.
Quelles sont vos revendications ?
Un véritable accompagnement de notre employeur et une garantie de pouvoir conserver nos emplois, ça passe par un plan de formation mais aussi un reclassement d’urgence.
On demande également des primes supra légales parce qu’à ce stade on nous garantit seulement le minimum légal alors que plus de la moitié des employés sont là depuis plus de 10 ans, voire 15, 20, 25 ans. On trouve que les remercier avec le minimum légal c’est indécent. On a quand même des horaires qui sont difficiles, on travaille jusqu’à 22 heures et tous les week-ends, tous les jours fériés, c’est anormal de nous laisser partir avec le minimum légal.
Quelles suites envisagez-vous ?
Pour l’instant on n’a toujours aucune réponse de notre direction, donc ce qu’on envisage c’est de répéter l’opération en l’intensifiant soit au niveau horaire soit dans le choix stratégique des jours, notamment en attaquant des débrayages le week-end. On veut montrer qu’on ne va pas courber l’échine et accepter les conditions misérables qu’ils nous laissent, les petites miettes comme si c’était des cadeaux.
Depuis la grève du 18 septembre, les travailleurs et travailleuses de la librairie du centre Pompidou ont obtenu une rencontre avec la direction et des négociations ont été engagées. Mais la direction ne semble pas prête à discuter de certaines revendications, dont les primes de licenciement. Nous apportons tout notre soutien aux libraires du Centre dans leur lutte pour leurs emplois !
Propos recueillis par Anaïs Darmony