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Gaza : une déontologie journalistique qui interroge

C’est Mediapart qui l’a révélé. À l’invitation de l’ambassade d’Israël à Paris, des journalistes de cinq titres de la presse hexagonale (Le Journal du dimanche, Le Figaro, La Croix, L’Express et Marianne) se sont rendus du 20 au 24 juillet dans le pays, tous frais payés (avion, hôtel, repas etc.) pour écouter des hauts gradés de l’armée récuser la responsabilité israélienne dans la famine à Gaza. « Hormis le quotidien catholique et L’Express, aucun des trois autres n’a jugé utile de préciser que leurs articles avaient été rédigés dans le cadre d’un voyage concocté par l’ambassade israélienne », signale Mediapart. Et de poursuivre : « S’agissant des articles de Marianne, du JDD et du Figaro, les récits produits sont souvent à sens unique, accordent une large place aux arguments israéliens, sans chercher à les confronter aux faits ou à d’autres sources interrogées de manière indépendante ». Et, bien entendu, aucun ne s’est rendu à Gaza dont l’État sioniste interdit, depuis le 7 octobre 2023, l’entrée aux professionnels étrangers des médias. Dans le même temps, l’armée israélienne a tué plus de 200 journalistes palestiniens. On se demande comment de tels « journalistes » peuvent encore se regarder dans la glace et avoir une carte de presse.