
Il aurait été surprenant que les armées, qui ont piloté les recherches sur l’IA, ne s’en servent pas ! L’armée israélienne l’a déjà mise en application (comme d’autres sans doute), et l’utilise pour désigner ses cibles à Gaza. À partir des données de téléphonie des 2,3 millions de Gazaouis, le logiciel (Lavender) cherche à repérer des comportements « typiques » des membres du Hamas, extrapolés à partir des membres connus. La cible est ensuite désignée et l’armée a d’autres logiciels pour localiser les personnes et savoir quand les attaquer (Where’s Daddy ?) ou pour identifier des bâtiments cibles (Habsora).
Inclure un humain dans la décision ne garantit pas plus d’« humanité ». Outre les nombreux biais d’analyse intégrés par le logiciel, les officiers ont 20 secondes pour valider la décision de tir : autant dire qu’ils s’en remettent aux algorithmes. Selon Mediapart, les pertes civiles jugées « acceptables » sont de l’ordre de 20 pour un cadre du Hamas, 300 pour un haut responsable.
Ces systèmes meurtriers reçoivent le soutien des puissances occidentales, États-Unis en tête. Mais l’Union européenne, qui fait mine de s’interroger sur le bien-fondé de ses relations commerciales avec l’État d’Israël, subventionne directement des entreprises militaires comme Israel Aerospace Industry dans le cadre du programme prétendument civil « Horizon ». Raison de plus de dénoncer l’implication de l’UE dans le génocide en cours à Gaza !
Claude Felles-Crepui