Plus de trois ans après un naufrage, le 24 novembre 2021, qui avait coûté la vie à 31 migrants tentant de rejoindre l’Angleterre par la Manche, les premières auditions d’une enquête indépendante ont démarré à Londres. Cette nuit d’automne, 33 migrants à bord d’une embarcation de fortune, s’étaient retrouvés en détresse. Bien qu’ils aient lancé plusieurs dizaines d’appels à l’aide en direction des secours maritimes français et britanniques, aucune opération de sauvetage n’avait été effectuée. 27 personnes se sont noyées et quatre ont été portées disparues. À noter que les autorités françaises n’ont pas souhaité coopérer avec la commission d’enquête britannique qui entendra, jusqu’au 27 mars, au minimum six familles de victimes assistées de leurs avocats. Nikolaï Posner, membre du conseil d’administration de l’association solidaire des exilés et migrants Utopia 56 a déclaré à ce propos : « Au-delà des innombrables fautes individuelles mises en évidence dans ce dossier, nous espérons que cette procédure puisse exposer les conséquences d’un système politique mortifère qui stigmatise et déshumanise les personnes en situation de migration, au mépris des vies humaines et d’un cadre de valeurs élémentaires. » Un système mortifère mis en place et renforcé sans cesse tant par Paris que par Londres.