Mercredi 12 mars, un conducteur du réseau de transport en commun grenoblois M’Tag a reçu dans sa boite aux lettres professionnelle au dépôt de Sassenage une menace de mort accompagnée de deux morceaux de saucisson, d’un drapeau français… et d’une croix gammée ! Cet acte raciste n’est pas isolé. En début d’année, une oreille de porc avait été déposée dans le casier d’un contrôleur sur le dépôt d’Eybens tandis que les témoignages de collègues ayant subi des propos ou actes racistes se multiplient. Un conducteur témoigne ainsi dans la presse locale : « Le racisme est aujourd’hui décomplexé, ça atteint des niveaux que je n’avais jamais connus. » Ce refus d’accepter la multiplication de ces manifestations racistes ainsi que le droit de retrait exercé par certains agents pour exiger des mesures contre ces actes montrent la voie à suivre pour faire reculer le racisme.
À la suite de la mobilisation, la direction du réseau M’Tag a annoncé déposer plainte et installer des caméras devant les casiers. Mais le problème est évidemment bien plus large. Le ministère de l’Intérieur, pourtant prompt à couvrir le racisme de ses policiers, reconnaît lui-même, dans une enquête parue vendredi, une hausse de 11 % des actes et propos racistes recensés en 2024. L’enquête note particulièrement une augmentation de ces actes, qui ciblent en particulier les ressortissants de pays d’Afrique, lors des campagnes racistes menées durant les premiers mois de la guerre génocidaire d’Israël contre le peuple palestinien ou à l’issue des législatives de juin marquées par une forte progression de l’extrême droite. La dernière campagne raciste de Retailleau contre les Algériens vient ajouter sa contribution au développement de ce climat. Sa grande et infructueuse opération anti-drogue n’était d’ailleurs pas dénuée non plus de préjugés et sous-entendus sur les « pratiques » des conducteurs en fonction de leurs origines…
De Bardella à Macron et de Weidel à Trump, l’ensemble des gouvernements et ceux qui y candidatent s’acharnent à développer le racisme. C’est parce qu’il sert les intérêts des patrons en divisant les travailleurs et justifiant la surexploitation d’une partie d’entre eux. Contre ce poison, nous exprimons notre solidarité avec les salariés de la TAG victimes ou révoltés par ces actes racistes, et nous donnons rendez-vous à la manifestation du 22 mars contre le racisme qui partira à 14 h 30 de la place Victor Hugo à Grenoble.
Correspondant