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Habitat précaire : 68 % des expulsions se font « hors cadre légal »

L’Observatoire des expulsions de lieux de vie informels (collectif qui regroupe plusieurs associations dont la fondation Abbé-Pierre, Médecins du monde, l’Association nationale des gens du voyage citoyens, etc.) note dans son sixième rapport annuel une hausse des opérations de délogement forcé des campements sauvages, bidonvilles et autres squats. Au total, 1 484 expulsions ont été recensées sur tout le territoire, du 1er novembre 2023 au 31 octobre 2024, une augmentation de 34 % par rapport à l‘année précédente. 68 % de ces expulsions se font « hors cadre légal » et, dans 94 % des cas, réalisées sans qu’un diagnostic préalable des vulnérabilités des habitants n’ait été réalisé, allant à l’encontre de l’instruction du 25 janvier 2018 encadrant la résorption des habitats informels. Elles ont été également accompagnées dans 87 % des cas par la destruction ou la confiscation des biens des habitants ainsi que des violences contre les personnes. Par ailleurs, l’Observatoire constate qu’afin de limiter les risques d’expulsions, ces personnes sont contraintes de s’invisibiliser en s’installant dans des environnements souvent nocifs pour leur santé : proximité de déchetteries et de sites industriels, bordures de routes, sols pollués, zones exposées aux intempéries, etc. Bref, à l’enfer de la misère quotidienne s’ajoute, pour ces pauvres parmi les pauvres, le harcèlement policier. Plus que jamais il faut être solidaires avec eux et affirmer qu’un toit est un droit pour tous.