Une douzaine de fédérations du commerce et de l’industrie et une centaine de marques ont annoncé avoir engagé une action commune en justice contre la plate-forme chinoise Shein pour « concurrence déloyale ». Et de dénoncer pèle-mêle les conditions de travail et de salaire en Chine, des marchandises qui ne répondent pas aux critères de qualité et de sécurité applicables au sein de l’Union européenne, des pratiques commerciales trompeuses, etc. Que Shein exploite des enfants ou des prisonniers ouïghours pour fabriquer sa camelote n’est guère contestable. Mais les capitalistes bien de chez nous qui lui font la morale ont été parmi les premiers à profiter des bas salaires en Chine d’abord, puis au Vietnam et au Cambodge, pour trouver sur place des sous-traitants peu scrupuleux pour fabriquer leurs produits à bas coûts. Aujourd’hui, leur campagne anti-Shein a des relents xénophobes destinée notamment à convaincre les consommateurs d’ « acheter français ». Là encore le patriotisme économique sert surtout aux capitalistes à nous faire les poches.