On vient de célébrer le 75e anniversaire des conventions de Genève, signées en août 1949, et qui ont pour objectif de préserver « l’humanité », même dans les pires moments de guerre. Elles sont censées sauver des vies et protéger les civils, notamment dans les conflits. Et si les spécialistes les considèrent comme les traités fondateurs du droit international humanitaire, il y a bien longtemps que les États qui les ont signés les ignorent superbement et se livrent à toutes sortes d’exactions en théorie prescrites par ces textes. Dernier exemple en date : celui de l’intervention israélienne à Gaza, où l’on compte désormais plus de 40 000 morts, essentiellement des civils, où la population est affamée, où les prisonniers sont torturés ou utilisés comme boucliers humains, où les hôpitaux, les écoles et les locaux des associations humanitaires sont bombardés, les journalistes assassinés, etc. À se demander à qui décerner la palme de l’hypocrisie : au gouvernement d’Israël qui affirme, toute honte bue, que son armée est la plus humaine au monde ou aux puissances occidentales qui, malgré quelques critiques de détail, soutiennent l’État sioniste et ferment les yeux sur le génocide en cours.