Alors que l’Italie s’apprête à célébrer, le 25 avril, le 80e anniversaire de la fin du régime fasciste, l’auteur et historien Antonio Scurati, spécialiste du fascisme italien et de Mussolini, devait intervenir dans l’émission Chesara sur la chaîne publique RAI 3. Au cœur de son intervention figurait notamment une dénonciation de l’incapacité de la Première ministre, Giogia Meloni, et de son gouvernement de renier clairement l’héritage du fascisme. Quelques heures avant de passer à l’antenne, l’historien a eu la surprise d’apprendre que son intervention avait été annulée. Ce qui a provoqué de nombreuses protestations dont celle de la présentatrice de l’émission, Serena Bortone, qui a été parmi les premières à réagir à cette décision. Elle a tenu à s’excuser auprès de l’auteur, tout en assurant n’avoir obtenu aucune « explication plausible » de la chaîne pour justifier l’annulation qu’elle a apprise « avec consternation et par pur hasard ». Au cours du programme, elle a lu à l’antenne le texte de Scurati, avant d’être imitée par plusieurs médias italiens qui l’ont repartagé dans son intégralité. Ce n’est que la dernière en date des entraves à la liberté de la presse générées par Meloni et ses amis d’extrême droite.