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Jarny (Meurthe-et-Moselle) : une manifestation réussie contre les fermetures de classes !

Samedi 17 mai, à Jarny, commune de 8 000 habitants située en Meurthe-et-Moselle (54), s’est tenue une manifestation contre les fermetures de classes annoncées au collège Aragon, ainsi que contre l’augmentation du nombre d’élèves prévue au lycée Jean Zay.

Des établissements victimes de la casse de l’Éducation nationale

Le problème n’est pas nouveau, et la valse des ministres, de Blanquer à Borne, n’a fait que confirmer une politique agressive de démantèlement du système scolaire. Entre la réduction drastique des effectifs – 4 000 postes d’enseignants supprimés pour la rentrée 2025 –, la saignée des budgets (les fameux 40 milliards à prélever sur les services publics), les fermetures de classes, la précarisation généralisée des métiers de l’éducation (notamment pour les AESH et les AED), tout semble orchestré pour fragiliser durablement l’école publique.

La situation vécue par les établissements de Jarny s’inscrit donc dans un contexte national : ils subissent les coupes dans les dotations horaires globales, dont la conséquence directe est la surcharge des classes. Au collège Aragon, les classes de 4e et de 3e devraient atteindre des effectifs de 33 élèves ! Même situation au lycée Jean Zay, qui sera contraint d’accueillir davantage d’élèves après l’annonce de la fermeture du LPR de Landres, situé à une vingtaine de kilomètres.

À Jarny : parents, professeurs et élèves unis !

Face à ce scandale, la colère des parents d’élèves et des équipes éducatives a éclaté. À l’initiative de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), un rassemblement suivi d’une manifestation a traversé Jarny, du collège Aragon jusqu’à la mairie. Près d’une centaine de manifestants ont défilé de manière dynamique. Les slogans étaient combatifs, dénonçant la démolition de l’Éducation nationale, la politique mortifère du gouvernement envers les services publics, mais aussi la tentative de mise au pas de la jeunesse à travers le SNU et une propagande guerrière de plus en plus marquée.

Un large front syndical enseignant s’est joint à l’événement. Des élus locaux, parmi lesquels le maire (PCF), étaient également présents. Dans une commune de taille moyenne, il faut saluer qu’un tel événement ait pu être organisé et soutenu aussi largement.

Frapper plus large, frapper plus fort !

Toutefois, certains participants étaient conscients des limites de cette initiative. Les réorganisations dans les deux établissements jarnysiens sont avant tout la conséquence de politiques nationales, appliquées par un rectorat chargé d’exécuter, souvent aveuglément, les directives venues d’en haut.

Partout en France, les mobilisations se multiplient : enseignants, parents d’élèves, citoyens inquiets. Mais faute de coordination nationale, ces luttes restent cantonnées à l’échelle locale ou départementale. Les syndicats de l’Éducation nationale, depuis des années, échouent – ou renoncent – à rassembler ces luttes dans un mouvement unifié.

La dernière mobilisation d’envergure remonte au 5 décembre 2024, mais elle n’a pas connu de suite faute de préparation. Et pourtant, seule une grève coordonnée, reconductible, articulée aux nombreuses luttes du monde du travail, serait à même de faire face à une politique austéritaire et antisociale, menée au bénéfice des plus riches.

Correspondant