Nos vies valent plus que leurs profits

Kanaky : accord historique ou en trompe l’œil ?

Au bout de dix jours de négociations serrées, un accord a été signé par l’État et les représentants des forces politiques de Kanaky pour l’avenir politique, institutionnel, social et économique du territoire. Un accord qualifié d’ « historique » par Macron, les participants et des membres du gouvernement. Le texte se prononce pour la création d’un « État de Nouvelle-Calédonie », ce qui satisfait les indépendantistes, en précisant toutefois, pour faire plaisir aux loyalistes, que le dit État sera adossé à la Constitution française et donc à la République via un statut particulier… ce qui est d’ailleurs déjà le cas pour le territoire depuis l’accord de Nouméa de 1998. En outre Paris conservera des pouvoirs régaliens sur ce territoire. Pour être définitif l’accord devra être au préalable ratifié par référendum par la population néo-calédonienne en février 2026. Mais à aucun moment il ne reconnait le droit du peuple kanak à l’autodétermination. Et il risque de ne pas résister à la réalité du terrain. Car pour les Kanak, qui représentent la partie la plus pauvre et la plus méprisée des 300 000 habitants de l’archipel, cet accord ne changera rien à leur sort. Et de nouvelles révoltes sont à prévoir.