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Kanaky : une soixantaine de détenus kanak croupissent en métropole

À l’occasion du premier anniversaire des émeutes qui ont touché la Nouvelle-Calédonie, le collectif Solidarité Kanaky a organisé une conférence de presse à Paris pour dénoncer notamment le fait qu’en juin de l’an dernier 69 prisonniers kanaks ont été transférés de la prison du Camp Est, à Nouméa, vers la Métropole où ils ont été dispersés dans une quarantaine de prisons. Si le cas du militant indépendantiste Christian Tein et de six de ses camarades a fait un certain bruit, les autres déportés sont passés largement en dessous des radars. Et pour cause. La plupart sont des condamnés de droit commun qui se trouvaient incarcérés avant même le début des émeutes. Mais ils ont été expulsés de Nouvelle-Calédonie pour faire de la place aux centaines de personnes emprisonnées pendant les évènements. Certains, qui ont purgé leur peine, ont été libérés dans l’Hexagone sans ressources et sans moyen de rentrer chez. Il a fallu des mois au collectif Solidarité Kanaky pour les retrouver et les mettre en contact avec des avocats, voire avec leur famille. C’est ce que le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, appelle sans doute, après Sardou, « le temps béni des colonies ».