Nos vies valent plus que leurs profits

La propagande militaire du gouvernement s’invite dans le sujet du brevet !

Extrait du sujet du brevet pour l’Amérique du Nord

La semaine dernière avait lieu l’examen du diplôme national du brevet (DNB) pour les élèves de 3e scolarisés dans des établissements d’enseignement français en Amérique du Nord. Au programme du sujet d’enseignement moral et civique (EMC), « Le Service National Universel et l’engagement ». Ce sujet comprenait deux documents à analyser sur le fonctionnement du SNU, mais surtout ses bénéfices pour les jeunes ! Le premier document parle d’un « stage de cohésion » où ont lieu des activités sportives et culturelles, une sensibilisation à l’environnement, l’enseignement des gestes de premiers secours, etc. Ils oublient bien de mentionner les nombreux incidents qui ont déjà émaillé ce stage militaire : punitions collectives, malaises à force de rester en plein soleil, violences sexistes et sexuelles, etc. Mais le SNU est aussi présenté comme un lieu où l’on « forme aux valeurs patriotiques » et où l’on « affirme nos valeurs » ! Mais quelles valeurs ? Comme s’il y avait des valeurs communes qu’il faudrait partager, des valeurs qui sont celles de l’État français qui entend mettre au pas la jeunesse à grands coups de lever de drapeau et de chant de la Marseillaise !

La dernière question de l’examen va encore plus loin : « Vous souhaitez faire une présentation en cours d’EMC sur la défense nationale. Expliquez à vos camarades les conditions pour participer au SNU, les activités proposées et les objectifs de ce séjour de cohésion. » Non content de faire sa propagande patriotique à travers cet examen, le gouvernement demande aux élèves de faire eux-mêmes cette propagande et de défendre leur service militaire 2.0.

Le thème de la « défense nationale » est loin d’être anodin alors que les États européens s’arment et que Macron parlait il y a quelques mois d’envoyer des troupes françaises en Ukraine. Il est question de fédérer la jeunesse derrière le gouvernement et sa politique qui ne fait pourtant que précariser cette jeunesse et lui faire subir toujours plus de tri social, notamment avec sa nouvelle réforme du « choc des savoir ». Macron et son gouvernement font bien d’essayer de contenir cette jeunesse, parce qu’elle est révoltée et le montre en ce moment dans les mobilisations en soutien au peuple palestinien, comme elle l’a montré ces dernières années dans les manifestations contre les réformes des retraites, contre les oppressions, contre les violences politiques, pour le climat, etc. Montrons à Macron que non, nous ne marcherons pas au pas et que nous refusons la généralisation du SNU !

Anaïs Darmony