« Nous avons décidé d’intensifier l’opération à Gaza », a affirmé Netanyahou le 5 mai. « L’opération inclut une attaque de grande envergure [et] le déplacement de la plupart de la population de la bande de Gaza », a renchéri le porte-parole de l’armée israélienne. Intensifier l’opération ? Faire pire que les 52 000 morts gazaouis, que la destruction de tout le bâti ? En s’efforçant d’expulser les deux millions de Gazaouis et en tuant tous ceux qu’ils n’auront pas réussi à expulser ?
À Gaza, c’est l’humanité qu’on assassine
Sous les yeux du monde entier, on meurt à Gaza. Sous les bombes, mais aussi de faim. L’aide humanitaire est bloquée depuis plus de deux mois par les dirigeants israéliens, fiers d’utiliser l’arme de la faim contre la population. Il n’y a plus d’enfance, à Gaza. L’enfance, la jeunesse, ce sont des rêves, des projets d’avenir, toutes choses si profondément enracinées dans l’humanité qu’elles résistent à la misère. Elles n’ont pas résisté à Gaza. Les gosses, quand la vie ne leur a pas été ôtée par une bombe ou le tir d’un sniper, n’ont plus d’espoir, pas d’avenir : ils sont comme des vieillards, mais sans avoir vécu. Oui, à Gaza, c’est bien l’humanité qu’on assassine.
La complicité des dirigeants occidentaux
Les dirigeants européens ont éprouvé le besoin de réagir, verbalement : « Gaza est au bord de l’effondrement, du chaos et de la famine », a déclaré à l’Assemblée Jean-Noël Barrot, le ministre des Affaires étrangères. « Il est temps que l’Union européenne et l’ensemble de la communauté internationale se réveillent. Ce à quoi nous assistons est une honte absolue », affirme de son côté son homologue belge.
« Se réveiller » pour quoi faire ? Dire « c’est pas bien » et laisser Netanyahou déchaîner le feu d’une armée suréquipée face à des populations affamées et sans défense ? Que faudrait-il pour que les dirigeants occidentaux dépassent les protestations verbales et cessent de fournir ses bombes à l’armée israélienne ?
La répression, c’est contre ceux qui dénoncent la situation à Gaza !
Ah, mais le gouvernement français n’est pas resté inactif ! À défaut de s’en prendre au gouvernement israélien, Retailleau, le ministre de l’Intérieur, s’en prend à ceux qui le dénoncent : sous prétexte de lutter contre l’antisémitisme, il prétend interdire le collectif Urgence Palestine, un des principaux organisateurs des manifestations de soutien aux populations de Gaza.
Lutter contre l’antisémitisme ? Mais alors, c’est Netanyahou qu’il faudrait arrêter ! Car, à cause de bourreaux comme lui, les véritables antiracistes, qui luttent contre toutes les formes de racisme, doivent batailler pour que tous ceux qu’indigne la politique du gouvernement israélien ne confondent pas, justement, Juifs et sionistes ! Où et quand a-t-on vu un Retailleau combattre le racisme ? En pourchassant les femmes voilées ? En cultivant l’islamophobie à coup de textes contre les migrants, en niant le droit du sol ? Le gouvernement, en reprenant les refrains mensongers de l’extrême droite, est un des premiers à alimenter le racisme ambiant. Et Retailleau voudrait nous donner des leçons d’antiracisme ?
Il faut que cesse le massacre des populations palestiniennes !
Le 15 mai, c’est l’anniversaire de la Nakba, l’exil forcé des Palestiniens en 1948. Cela fait 77 ans que les Palestiniens ont été chassés de leur terre par, déjà, les exactions de l’extrême droite sioniste. Depuis 77 ans, trois générations ont passé et ont grandi dans les camps, avant que le régime d’extrême droite israélien veuille désormais les exterminer ! Soyons présents le 17 mai, notamment à Paris, dans les manifestations de solidarité avec la Palestine et contre la répression qui touche celles et ceux qui dénoncent le génocide en cours et la colonisation de l’État d’Israël.
Plus que jamais, il est indispensable que s’intensifient les manifestations contre le massacre en cours à Gaza !
Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 12 mai 2025
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