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Le racisme anti-noir fait des ravages

Selon un sondage Ipsos commandé par le Conseil représentatif des associations noires (Cran), 91 % des personnes de couleur en métropole se disent victimes de discrimination. Cette enquête a été menée auprès d’un échantillon de 807 personnes représentatives de la population française noire ou métisse d’ascendance noire. Et seulement un quart des victimes porteraient plainte auprès de la police ou de la gendarmerie. Ces discriminations s’opèrent dans l’espace public (41 %) ou au travail (31 %). Plus de la moitié des personnes interrogées ont ressenti une difficulté à décrocher un entretien d’embauche en raison de leur couleur de peau. Elles sont presque autant à dénoncer des injustices dans leurs études, un refus d’embauche ou des difficultés lors de l’achat ou de la location d’un logement pour ce même motif. Et 49 % disent avoir été contrôlées par la police au moins une fois au cours des douze derniers mois, soit le double de la population non-noire. Le fondateur du Cran, Patrick Lozès, demande « un sursaut collectif » et la création d’un observatoire national sur le racisme. Mais il est douteux que cela suffise à limiter, et encore moins à éradiquer, le racisme – et pas seulement anti-noir – qui est une donnée permanente de l’exploitation capitaliste que la classe ouvrière se doit de combattre sans relâche.