N’ayant honte de rien, François Hollande (en alliance avec une grande partie de la droite) et quelques demi-intellectuels ont publié une tribune pour défendre le « sionisme » qui serait mis en cause par les soutiens des Palestiniens. Cette alliance grand angle de François Hollande s’inscrit dans la continuité de la politique de « gauche » qu’il a menée au pouvoir : chasse aux sans-papiers, fermeture des frontières aux réfugiés du monde entier, déchéance de nationalité, etc. Une politique qu’il menait tout en labellisant l’opposition au racisme et à l’antisémitisme comme « grande cause nationale ».
1984 comme programme et rhétorique politiques
Pourquoi ce texte ? Ces défenseurs inconditionnels de l’État d’Israël, y compris du gouvernement génocidaire et suprémaciste actuel, l’expliquent eux-mêmes : ils se sentent en difficulté et reconnaissent des contestations qui vont des « parvis de Columbia à celui de Sciences Po » et « des réseaux sociaux à l’Assemblée nationale ». Ce bel aveu de leurs difficultés passe sous silence la documentation des crimes de Netanyahou par les ONG et l’ONU et surtout la perte de légitimité des exactions de l’armée israélienne notamment dans la « gauche » et la société françaises dont témoigne par exemple le rejet de « Nous vivrons » lors des manifestations du 8 mars.
Ils en sont d’ailleurs bien conscients et ces gens parfois de « gauche » n’osent (verbalement) pas trop nier les droits des Palestiniens. Sans blaguer le moins du monde, ces soutiens voire dirigeants (anciens et actuels) de l’État français affirment : « Nous sommes pour la coexistence de deux États démocratiques [au Proche-Orient]. » On croirait Macron se positionnant contre la fonte des glaciers ! Adeptes de la fake news, ces hypocrites usent même d’un texte apocryphe de Luther King pour justifier leurs saloperies et l’idée que l’antisionisme serait de l’antisémitisme. Quelle indignité ! Un simple rappel, messieurs les révisionnistes : l’État d’Israël s’est construit contre les Palestiniens chassés de leur terre par centaines de milliers dès 1948. Et les groupes socialistes qui organisaient les nombreux travailleurs juifs d’Europe de l’Est au début du XXe siècle étaient farouchement antisionistes… Étaient-ils antisémites eux aussi ? Les juifs antisionistes sont bien plus nombreux que les Hollande et consorts ne veulent bien le reconnaître et les références historiques n’intéressent pas ces gens-là, puisqu’elles soulignent le caractère frauduleux de leurs assertions. Passer l’histoire et ces multiples crimes sous silence, c’est justifier aujourd’hui la poursuite de cette politique par Trump et Netanyahou.
Chris Miclos