Alors que le gouvernement continue d’annoncer des coupes claires dans les budgets sociaux et s’en prend toujours plus au pouvoir d’achat des classes populaires, le récent rapport d’une commission sénatoriale dévoilant que l’État verse chaque année plus de 211 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises a jeté un froid. Car il serait facile de piocher dans cette manne pour trouver les 44 milliards d’euros qui manquent pour boucler le budget de l’an prochain. Comme il n’en est pas question Bayrou a envoyé en première ligne ses chevau-légers pour tenter de contrer l’information. En mai déjà le ministre du Budget, Éric Lombard, ne parlait « que » de 150 millions d’euros. Puis Clément Beaune, le Haut-commissaire au plan, nommé par l’actuel exécutif, vient de sortir une note d’analyse qui ramène le niveau de ces aides à 112 milliards d’euros. Cette note prend bien en compte les aides budgétaires, les aides fiscales, les aides financières, mais ne retient qu’une petite partie des exonérations de cotisations sociales (3,2 milliards sur les 73,8 milliards qu’elles représentent au total). De plus il propose d’abandonner le terme « aide » car , selon lui, « une “aide” n’est pas un “cadeau”, car si les pouvoirs publics en décident, c’est bien pour poursuivre des objectifs de politique publique ». Mais une politique publique ouvertement orientée pour satisfaire les besoin des grandes entreprises, pas celles de la population. Mais ce que soit 211, 150 ou 112 milliards cela reste de l’argent pris dans la poche du contribuable.