Depuis début 2024, plus de 40 000 Palestiniens ont été chassés de chez eux dans le nord de la Cisjordanie. Le prétendu cessez-le-feu à Gaza, que l’armée israélienne ne cesse de violer, ainsi que l’annonce du plan Trump n’empêchent pas la poursuite de ces opérations.
Dimanche 24 novembre, dans le village de Deir Jarir, près de Ramallah, un Palestinien de 20 ans a été tué lors d’affrontements avec des colons et l’armée venue les épauler. Trois jours plus tôt, deux jeunes de 18 et 16 ans avaient été abattus à Jérusalem-Est – cette partie de la ville considérée comme territoire palestinien mais où l’armée israélienne prend position tous les soirs.
Depuis janvier dernier, au moment du premier et très éphémère cessez-le-feu à Gaza, l’armée israélienne a lancé son opération militaire « Mur de fer » en Cisjordanie, en commençant par Jénine après une opération militaire de l’Autorité palestinienne elle-même, sous pression d’Israël. Dans la foulée, les camps de réfugiés de Tulkarem et Nur Shams ont été attaqués et la population a été obligée de partir. Dix mois plus tard, ces camps ont été vidés des plus de 30 000 réfugiés des guerres précédentes d’expansion d’Israël qui y vivaient, une grande partie des habitations ayant été détruites.
Tout le monde parle de Gaza, bien sûr, le crime le plus horrible, le ghetto en ruine dont Israël aurait bien voulu vider toute la population si les gouvernants des pays voisins ne refusaient pas de les accueillir. Pendant qu’on parle d’un « plan de paix » à Gaza, la paix des cimetières et des miradors, la guerre, moins visible, continue en Cisjordanie, pour étendre le territoire d’Israël par les expulsions et la construction de nouveaux villages et colonies.
Olivier Belin
Articles sur la Palestine publié dans Révolutionnaires no 46