Lors de sa prise de poste de ministre des Outre-mer, Manuel Valls a confirmé une promesse de Macron, à savoir l’adoption en Conseil des ministres d’une « loi spéciale » pour faciliter la reconstruction de l’île dévastée par un ouragan. Mais le secrétaire général de la Fédération nationale des salariés de la construction, bois et ameublement CGT, Mathieu Dougoud, a mis en garde pour que cela ne se fasse pas aux détriments des droits des travailleurs. Dans une interview accordée à L’Humanité, il souligne d’abord qu’il n’existe « à Mayotte aucune convention collective spécifique au BTP, ouvriers, Etam et cadres alors qu’en France, près de 98 % des salariés sont aujourd’hui couverts par une convention collective. Voici un deux poids deux mesures tout à fait révoltant ». Selon lui, les entreprises locales de BTP veulent profiter de la situation pour « augmenter les journées de travail à 14 heures et baisser la durée des repos ». Ce serait notamment le cas de la principale d’entre elles, Colas Mayotte. Cela n’étonnera personne que le patronat, avec l’aide du gouvernement, tente de se servir de la reconstruction de l’île pour dégrader les conditions de travail des salariés. À eux de ne pas se laisser faire…