Samedi prochain, jour des funérailles du pape, les drapeaux seront mis en berne sur les édifices publics. Ce qui, dans une république supposée laïque, la fiche un peu mal. Cette laïcité à géométrie variable a suscité des protestations de plusieurs parlementaires de gauche. Par contre, on n’a pas entendu François Bayrou. Pourtant en 2005, lors du décès du pape Jean-Paul II, Bayrou, à l’époque député et président du parti centriste UDF, avait expliqué que la mise en berne des drapeaux décidée par le gouvernement Villepin « ne correspondait pas à la distinction qu’il fallait faire entre convictions spirituelles et choix politiques et nationaux », et de poursuivre (un peu imprudemment vu la suite) qu’il « n’aurait certainement pas pris une telle décision » s’il avait été à la tête du gouvernement. Aujourd’hui, son entourage tente de justifier cette volte-face en expliquant que « les temps changent ». Moins vite cependant que les pseudo-convictions des politiciens.