Le pape François est mort. Il s’était illustré par une tentative de modernisation de l’Église : soutien à Gaza, aux migrants, adoucissement du discours sur les homosexuels. Ce relooking lui avait valu la sympathie de nombreuses bonnes âmes, y compris à gauche, qui pleurent aujourd’hui la disparition d’une icône morale. Mais derrière ce vernis progressiste, il était resté fidèle aux fondamentaux : défense de la famille (hétérosexuelle bien sûr), de la propriété privée, hostilité à l’avortement. Son soutien à la dictature de Videla dans l’Argentine des années 1980, la défense des prédateurs au sein de l’Église (notamment lors de l’affaire Grassi) en ont fait un fidèle défenseur de l’ordre capitaliste et des multiples oppressions qui en découlent, comme tous ses prédécesseurs. S’il ne reviendra pas à la vie après trois jours comme Jésus à Pâques, pas de doute que les idées réactionnaires de l’Église qu’il a défendues toute sa vie seront ressuscitées à nouveau par son successeur.