En 2024, 1 297 personnes ont perdu leur vie au travail, le chiffre le plus élevé jamais enregistré depuis vingt ans, selon le dernier rapport annuel de l’Assurance maladie. Dans le détail, 764 salariés sont morts lors d’un accident du travail, 318 lors d’un accident de trajet (entre le lieu de travail et le domicile) et 215 en raison d’une maladie professionnelle. En outre, l’Assurance maladie a recensé 716 475 accidents du travail reconnus. Le nombre de décès liés au travail n’a cessé de croître depuis 2020, avec 550 morts cette année-là, 645 en 2021, 738 en 2022, 759 en 2023, et 764 en 2024. Et ces chiffres sont sans doute largement sous-estimés. D’abord parce qu’ils ne concernent que les salariés du privé, pas ceux du secteur public, et ne tiennent pas compte des accidents du travail qui ont touché agriculteurs et travailleurs indépendants. Ensuite parce que les employeurs minimisent les accidents et ne les déclarent pas tous pour éviter les sanctions. Car ce n’est pas le travail en lui-même qui tue, mais l’exploitation capitaliste.