Nos vies valent plus que leurs profits

Palestine

L’aviation et l’artillerie israéliennes ont pilonné de nombreuses zones de la bande de Gaza faisant, selon les premières estimations, plus de 400 morts, en majorité des civils, dont nombre d’enfants. Le gouvernement israélien a tenu à préciser qu’il avait mené ces actions avec le plein soutien de Washington. Déjà bien fragilisée, la trêve signée le 19 janvier vient de voler en éclats, Israël refusant d’en appliquer la seconde phase, qui prévoyait l’arrêt des combats et le retrait des troupes sionistes du territoire gazaoui. Ce n’est ni la première, ni la dernière fois, que Netanyahou viole allègrement les textes qu’il a signés. Et tant pis pour les otages encore vivants… ce qui compte pour le gouvernement israélien, c’est de tuer et terroriser la population palestinienne.

Malgré l’accord de cessez-le-feu censé être en vigueur, l’armée israélienne a de nouveau bombardé le nord de Gaza samedi 15 mars faisant au moins neuf morts, dont des journalistes et des employés associatifs. Après avoir bloqué l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, Israël a stoppé aussi la fourniture d’électricité et de carburant. La barbarie à l’état pur… qui ne semble pas émouvoir les gouvernements occidentaux, soutiens fidèles de l’État d’Israël.

Une semaine après avoir bloqué l’acheminement de l’aide humanitaire aux Gazaouis, l’occupant sioniste franchit une nouvelle étape en décidant de cesser de fournir l’électricité à la principale usine de dessalement d’eau du territoire située à Deir al Balah. Elle dessert plus de 600 000 personnes. L’usine de dessalement, en s’aidant de générateurs, ne va pouvoir traiter que 2 500 mètres cubes par jour contre 18 000 mètres cubes d’eau auparavant. Quant aux camions qui livrent des bouteilles d’eau aux habitants ils sont immobilisés, Israël bloquant l’entrée de carburant. Selon un rapport d’Human Rights Watch, cité par le média qatari Al Jazeera, Israël a déjà intentionnellement coupé la plupart des moyens d’accès à l’eau pour les Palestiniens, notamment en bloquant les pipelines et en détruisant les panneaux solaires utilisés pour tenter de faire fonctionner des pompes à eau et de petites unités de dessalement. La barbarie à l’état pur.

Lors de la 97e cérémonie des Oscars, un prix a été décerné au film israélo-palestinien No other land (Pas d’autre terre) coréalisé par le Palestinien Basel Adra et l’Israélien Yuval Abraham. Il traite de la colonisation israélienne en Cisjordanie vue par ceux qui la subissent. Le film, qui a ému tant le public que le jury, a remporté l’Oscar du meilleur documentaire après avoir été récompensé en 2024 au festival international du film de Berlin. Ce qui a provoqué la fureur de Miki Zohar, ministre israélien de la Culture et membre du Likoud, le parti du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, qui affirme que No other land « déforme l’image d’Israël ». La dénonciation des confiscations de terre, des assassinats de civils, des vergers rasés, des maisons et des voitures brûlées, des arrestations arbitraires et de la violence quotidienne des colons ne déforme en rien a réalité. Elle la décrit parfaitement.

Rima Hassan, élue LFI au Parlement européen, faisait partie d’une délégation européenne officielle devant se rendre dans les territoires palestiniens occupés pour témoigner de la situation sur place. Elle a été refoulée à l’aéroport de Tel-Aviv. Et partant, c’est l’ensemble de la délégation officielle qui a été empêchée de mener à bien sa mission. Le ministre israélien de l’Intérieur a justifié sa position en accusant Rima Hassan, qui est franco-palestinienne, d’agir « de manière régulière pour promouvoir le boycott contre Israël, en plus de ses nombreuses interventions publiques sur les réseaux sociaux et dans des interviews ». En résumé elle est surtout coupable de dénoncer au grand jour la situation d’oppression dans laquelle vit la population palestinienne.

Depuis le lancement de l’opération israélienne contre Gaza, plus de 1 155 membres du personnel médical gazaoui ont été tués et 360 soignants enlevés par les forces israéliennes, dont au moins trois ont été torturés à mort. Pour protester contre cette situation et demander la libération de tous les prisonniers, en particulier celle du Dr Hussam Abu Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan à Beit Lahia, dans le nord de Gaza, les « Blouses blanches pour Gaza » organisent un rassemblement aujourd’hui de 14 à 19 heures devant le ministère de la Santé, place Pierre-Laroque, dans le 7e arrondissement. Les manifestants, qui protestent contre le silence complice des autorités françaises dans ce domaine, demanderont à être reçus par le ministre.

Nouvelle escalade israélienne dans le territoire palestinien occupé. Pour la première fois depuis 20 ans et la deuxième Intifada de 2005, l’État sioniste a fait entrer ses chars à Jénine qui ont été accueillis par une pluie de pierres. Dans le même temps, Israël a annoncé avoir expulsé, avec interdiction de rentrer chez eux, des dizaines de milliers de Palestiniens de trois camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie occupée. Ces camps sont depuis investis par l’armée. Quant à leurs habitants, ils n’ont nulle part où aller. La déshumanisation continue, en Cisjordanie comme à Gaza.