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Palestine

L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a annoncé fermer ses bureaux de Jérusalem-Est occupée après que des extrémistes israéliens ont mis le feu à une partie de l’enceinte. C’est le second incendie criminel en quelques jours. Dans une vidéo filmée de l’extérieur de l’enceinte onusienne, on voit des manifestants clamer « Brûlez les Nations unies ! ». Ces bureaux abritent une station-service pour les véhicules de l’agence onusienne ainsi qu’une école. Le responsable de l’agence a rappelé qu’il « est de la responsabilité de l’État d’Israël, en tant que puissance occupante, de faire en sorte que le personnel et les installations des Nations unies soient protégés en permanence ». Ce qui n’est pas le cas puisque les faits se sont déroulés sous les yeux de la police israélienne qui a laissé faire. Un nouvel épisode de la tentative d’Israël de faire disparaître l’Unrwa et de priver de son aide et de ses services des millions de Palestiniens qui vivent dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, mais aussi en Jordanie, en Syrie et au Liban.

Il y a deux semaines, les États-Unis annonçaient qu’ils avaient l’intention d’imposer des sanctions au bataillon Netzah Yehuda, de l’armée israélienne, composé de soldats ultra-orthodoxes et de nationalistes religieux. Ces soldats, qualifiés de « voyous », étaient accusés de plusieurs meurtres dont celui d’un homme de 80 ans ayant la double nationalité américano-palestinienne. Comme on pouvait s’y attendre, la réaction officielle d’Israël a été de rejeter les sanctions, ce qui, selon Netanyahou, constituerait « le comble de l’absurdité et une atteinte à la morale ». L’armée israélienne a de plus déclaré que les soldats de Netzah Yehuda « participaient actuellement à l’effort de guerre dans la bande de Gaza… menant professionnellement et courageusement des opérations en accord avec le code d’éthique des Forces de défense d’Israël et avec un engagement total envers le droit international ». Un code d’éthique et un respect du droit international qui ont déjà fait près de 40 000 victimes. Quant à l’administration Biden elle ne parle plus de sanctions.

Joe Biden a fait savoir qu’il « ne livrerait pas » certaines armes à Israël dont les États-Unis sont le premier soutien militaire, en particulier des « obus d’artillerie », en cas d’offensive majeure contre Rafah. L’offensive ayant déjà commencé on ne voit pas très bien quelle sera la ligne rouge. En plus, il s’agit simplement de livraisons d’obus. Les autres armes de guerre (avions, bombes, armes légères, etc.) continueront d’affluer dans l’État sioniste. Car à Gaza, si c’est l’armée israélienne qui assassine, elle le fait avec des munitions fournies essentiellement par Washington.

La 68e édition du Concours Eurovision de la chanson 2024 se déroule actuellement à Malmö. Le conflit israélo-palestinien s’est invité de plusieurs manières dans cette manifestation. D’abord un navire de l’ONG Ship to Gaza, transportant de l’aide humanitaire à destination de l’enclave palestinienne, a fait escale dans le port de la ville acclamé à son arrivée par plusieurs centaines de personnes. Ensuite, lors du numéro d’ouverture, le chanteur suédois Eric Saad, dont le père est d’origine palestinienne, avait prévenu vouloir protester contre la participation d’Israël en arborant un keffieh autour du bras. Son geste a été condamné par la télévision publique suédoise, SVT, qui organise cette 68e édition avec l’Union européenne de radio-télévision. Enfin la chanteuse irlandaise Bambie Thug a été interdite de monter sur scène pour avoir inscrit sur son corps les mots « cessez-le-feu » et « liberté pour la Palestine » en alphabet ogham irlandais, un système d’écriture médiéval. Les organisateurs avaient prévenu qu’ils confisqueraient tout drapeau palestinien ou tout autre symbole de soutien à la Palestine durant la compétition. Ce qui n’a pas empêché les candidats de neuf pays d’appeler à un cessez-le-feu durable. De plus, trente mille manifestants sont attendus dans la ville ce jeudi pour demander la suspension d’Israël de la compétition.

Le gouvernement israélien a décidé à l’unanimité de fermer la chaîne qatarie Al-Jazeera, a annoncé le Premier ministre Benjamin Netanyahou. Le ministre de la Communication, Shlomo Karhi, a affirmé avoir « aussitôt signé l’injonction contre Al-Jazeera qui entre en vigueur immédiatement ». Instruction a été donnée de saisir les équipements servant à diffuser les contenus de la chaîne à savoir les caméras, microphones, tables de montage, serveurs informatiques, ordinateurs, équipements de transmission et téléphones portables. La chaîne, qui diffuse en anglais et en arabe, affirme qu’elle couvre 95 pays avec 70 bureaux et une équipe de 3 000 collaborateurs, et dit toucher 430 millions de foyers. Elle est très regardée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et ses journalistes ont couvert en direct et sur le terrain la guerre de Gaza où plusieurs ont été tués. L’armée israélienne a affirmé à plusieurs reprises, et sans aucune preuve comme d’habitude, que des journalistes d’Al-Jazeera étaient « des agents terroristes » affiliés au Hamas et à son allié du Jihad islamique. Au moment où il intensifie ses bombardements sur Rafah, Netanyahou ne tient pas à ce que ses crimes soient vus en direct par des millions de téléspectateurs.

La journée mondiale de la liberté de la presse s’est déroulée le 3 mai, à l’initiative de l’Unesco. La veille, cet organisme de l’ONU avait attribué son Prix mondial de la liberté de la presse à l’ensemble des journalistes couvrant Gaza, décimés depuis plus de six mois  par l’offensive israélienne. « En ces temps d’obscurité et de désarroi, nous souhaitons adresser un message fort de solidarité et de reconnaissance aux journalistes palestiniens qui couvrent cette crise dans des circonstances dramatiques », a commenté Mauricio Weibel, président du Jury international de professionnels des médias. « L’humanité a une dette immense à leur égard, pour leur courage et leur engagement en faveur de la liberté d’expression », a-t-il poursuivi dans un communiqué. Selon le Comité de protection des journalistes, une association basée à New York, au moins 97 journalistes et salariés de médias ont été tués depuis le 7 octobre. dont 92 sont des Palestiniens. En outre 16 autres ont été blessés.