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Palestine

Amnesty International vient de faire appel devant le Conseil d’État pour demander la suspension des licences d’exportations de certains matériels de guerre délivrés par la France à destination d’Israël. Une première demande dans ce sens, déposée le 11 avril dernier devant le tribunal administratif, avait été rejetée deux jours plus tard. On ne peut guère se faire d’illusion sur ce genre de démarches pour stopper l’aide militaire de Paris à Jérusalem. Mais elles ont le mérite de rappeler que tous les pays occidentaux qui arment l’état sioniste ont leur part de responsabilité dans les massacres de Gaza.

Un collectif d’ONG et d’associations humanitaires a affrété trois bateaux destinés à apporter plus de 5 000 tonnes de nourriture, de médicaments et d’équipements de première nécessité aux Gazaouis. Les bâtiments de la flottille, qui sont à quai depuis une semaine dans le port de Tuzla, au sud d’Istanbul, avaient prévu de lever l’ancre vendredi. Mais, entre-temps, la Guinée-Bissau, sous pression directe d’Israël, a décidé de retirer son pavillon à deux des trois bateaux en question, ce qui les empêche de prendre la mer. Quant à la Turquie, qui se targue de soutenir les Palestiniens, elle a préféré garder un silence prudent sur cette affaire. Rappelons cependant qu’en 2010, une précédente « flottille de la liberté » partie d’Antalya, dans le sud de la Turquie, avait tourné au cauchemar. En effet l’armée israélienne avait lancé l’assaut contre un des bâtiments, le Mavi Marmara, faisant dix morts et 28 blessés parmi les membres d’équipage et les humanitaires qui se trouvaient à son bord. Sans doute tous des « terroristes » et des « antisémites ».

Les étudiants de Sciences Po, qui occupaient depuis plusieurs jours un amphithéâtre en soutien au peuple palestinien, ont quitté les lieux après la promesse de la direction d’annuler toutes les sanctions à leur encontre. Cette même direction avait reçu auparavant le soutien de Raphaël Glucksmann, tête de la liste Parti socialiste-Place publique aux élections européennes, tout comme celui de la préfecture de police de Paris qui tentait d’interdire toute manifestation devant l’établissement. Une prise de position du député européen qui n’a rien d’étonnant puisque, tout en condamnant du bout des lèvres le « massacre » de Gaza, il s’est toujours opposé à toute sanction contre Israël, voire à qualifier de « crimes de guerre » les exactions sionistes contre les Gazouis. Ce n’est plus la gauche caviar mais la gauche napalm.

L’administration Biden est sur le point de sanctionner le bataillon israélien Netzah Yehuda pour violation des droits humains. Ce bataillon est une formation militaire composée à l’origine de Juifs ultra-orthodoxes qui a peu à peu attiré un grand nombre de colons « extrémistes » responsables d’exactions contre les Palestiniens en Cisjordanie. Il y a quelques semaines, la même administration avait mis sur sa liste noire quatre colons accusés de crimes contre des Palestiniens. C’est un procédé un peu facile qui revient en fait à montrer du doigt quelques moutons noirs pour mieux passer sous silence les crimes quotidiens du régime sioniste et de son armée en Cisjordanie et à Gaza.

Après Rima Hassan, c’est au tour de Mathilde Panot. la présidente du groupe des députés Insoumis, d’être convoquée le 2 mai par la police dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme », ouverte à la suite d’un communiqué publié le 7 octobre, jour de l’attaque menée par le Hamas contre Israël. « J’alerte solennellement sur cette instrumentalisation grave de la justice visant à bâillonner des expressions politiques », a déclaré la députée du Val-de-Marne. En fait, depuis des mois, police et justice s’en prennent, main dans la main, aux militants politiques, syndicaux ou associatifs qui affirment leur solidarité avec le peuple palestinien et condamnent la politique génocidaire d’Israël. Ce qui ne nous empêchera pas de continuer de le faire et d’être solidaires de celles et ceux touchés par la répression.