Nos vies valent plus que leurs profits

Palestine

La guerre menée par Israël depuis un an a fait près de 42 000 morts, des centaines de milliers de blessés et nombre de disparus. Mais, de plus, les conditions sanitaires se sont détériorées et les maladies de peau, les infections respiratoires ou encore les épidémies de poliomyélite et d’hépatite A font des ravages. L’OMS a dénombré dans son dernier bilan 96 417 cas de gale et de poux parmi la population gazaouie, 9 274 personnes infectées par la varicelle et 10 038 par l’impétigo, une infection bactérienne de la peau. Ces contaminations s’expliquent par le manque d’eau potable et la pollution de la Méditerranée orientale dans laquelle se lave la population. Et le blocus qu’imposent les Israéliens sur les livraisons d’eau, de nourriture et de médicaments ne fait qu’aggraver les choses. Ce qui fait dire à Michael Fakhri, le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, qu’à « Gaza, la malnutrition, la famine et la maladie tuent plus de personnes que les bombes et les balles. » Ce qui n’empêche pas Macron d’avoir réaffirmé à Netanyahou ces jours-ci son « soutien indéfectible » à l’État hébreu.

Patrick Hetzel, le ministre de l’Enseignement supérieur, a mis en garde face à d’éventuelles mobilisations en faveur de la Palestine, en lien avec le premier anniversaire de l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023. Selon lui ces manifestations iraient « à l’encontre des principes de neutralité et de laïcité » des universités. « La politique est-elle interdite à l’université ? » lui a demandé Éric Fassin, professeur de sciences politiques à Paris 8. L’ancien rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité a aussi dit son inquiétude face à « une méconnaissance du principe constitutionnel de laïcité ». Et de rappeler que le Conseil d’État a déjà souligné que les usagers de l’enseignement supérieur disposent de la  « liberté d’expression à l’égard des problèmes politiques ». En fait, la sortie de Hetzel n’a qu’un seul but : intimider les soutiens aux Palestiniens pour freiner les mobilisations. Eh bien c’est raté.  « Nous ne nous tairons pas » a ainsi réagi L’Union étudiante. De son côté la Fédération syndicale étudiante a affirmé : « Le soutien des étudiant-e-s à la résistance palestinienne est nécessaire : il continuera à exister et à se renforcer jusqu’à la décolonisation. » Bien dit !

Dans le cadre d’une émission consacrée à la francophonie, Emmanuel Macron a abordé la question du Moyen-Orient sur France Inter en déclarant : « Je pense qu’aujourd’hui, la priorité, c’est qu’on revienne à une solution politique, qu’on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza. » Et d’ajouter aussitôt : « La France n’en livre pas. » Pieux mensonge. Selon les sites Disclose et Marsactu, Paris a fourni des composants de munitions utilisés par l’armée israélienne à Gaza. Le ministère des Armées a plusieurs fois démenti, assurant que l’aide française consistait uniquement en des pièces utilisées « pour la défense d’Israël ». C’est exactement la même chose que dit Biden. Les armes américaines, livrées en flot continu, ne seraient destinées qu’à « permettre à Israël de se défendre ». On se demande alors où l’État sioniste trouve des armes pour continuer ses massacres à Gaza, en Cisjordanie et au Liban.