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Narcotrafic : la démagogie répressive de Macron

Lors d’une réunion à l’Élysée consacrée au narcotrafic, Emmanuel Macron, comme ses ministres avant lui, s’en est surtout pris aux consommateurs de drogue, qu’il a qualifiés de « bourgeois de centre-ville », complices de fait des réseaux de trafiquants. Depuis le récent assassinat d’un jeune à Marseille, le président et plusieurs de ses ministres ont montré à nouveau les muscles en promettant de nouvelles mesures policières, visant tout à la fois les consommateurs et les trafiquants. Pourtant, bien que le cadre répressif en France soit considéré comme un des plus sévères en Europe, la consommation de drogue ne cesse d’augmenter. Le nombre de personnes ayant pris au moins une fois de la cocaïne sur l’année a presque doublé entre 2022 et 2023 (derniers chiffres disponibles), passant de 600 000 à 1,1 million. La même tendance s’observe concernant la MDMA-ecstasy, alors que l’on compte toujours 5 millions de consommateurs de cannabis. Des chiffres alarmants, qui tendent surtout à démontrer l’inefficacité de l’action gouvernementale sur les usagers, malgré des propos toujours plus culpabilisants. Dans ce contexte, les spécialistes des addictions pointent tous un parent pauvre : la prévention. Le gouvernement a en effet au cours des années fait le choix de raboter les crédits alloués à la lutte contre les pratiques addictives qui permettent de soutenir des actions de prévention, dans les écoles, auprès des jeunes ou dans les quartiers sensibles. Ce développement d’addictions nocives et du trafic qui l’accompagne est indissociable de la dégradation générale de société. Pour lutter contre un phénomène sociétal d’une telle ampleur, les matraques sont impuissantes.