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Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) : une projection de « Barbie » annulée sous la menace

Olivier Sarrabeyrouse, le maire communiste de la ville, organisait vendredi dernier pour le cinquième été consécutif la projection d’un film en plein air « pour celles et ceux qui n’ont pas la chance de partir en vacances, et en particulier les enfants ». Et, par voie de consultation publique, il avait laissé au public le choix du film. C’est finalement la comédie américaine « Barbie », sortie à l‘été 2023, qui avait été retenue. Mais le tout a été annulé après que des agents municipaux, qui installaient le matériel de projection, aient été agressés par un groupe de jeunes affirmant qu’ils allaient empêcher le visionnage et tout démolir. Les agents ont essayé de discuter mais c’est devenu très tendu. De plus le maire a fait l’objet de menace sur les réseaux sociaux. Pourquoi tant de haine ? Parce que ce film, qui tourne en dérision le patriarcat, est dans le viseur de musulmans fondamentalistes. Lors de sa sortie, il avait été interdit de diffusion dans plusieurs pays dont le Koweït, l’Algérie et le Liban. Le Koweït avait dénoncé une « atteinte à la morale publique » et précisé que « tout film qui contrevient aux valeurs et traditions de notre société » devait être interdit. Le Liban l’a quant à lui interdit en raison de « la promotion de l’homosexualité ». Et ces méthodes obscurantistes ont, dans l’hexagone, de chauds partisans. Ceux-ci ne se limitent d’ailleurs pas aux intégristes musulmans, car l’Église catholique s’est, elle aussi, opposée plus d’une fois à la diffusion de films qui ne lui convenaient pas.