Le 2 avril dernier, la RATP avait été assignée aux prud’hommes par 20 salariés de la maintenance des bus pour dénoncer l’absence de protection contre les produits toxiques et leur inhalation dans les ateliers des 25 dépôts de bus. Le tribunal concerné était celui de l’industrie, ce qui a permis à la RATP d’obtenir un délai supplémentaire car cette entreprise ne relevait plus de cette branche de l’économie, mais de celle du commerce. C’est le 4 septembre qu’une nouvelle séance a été organisée par le tribunal avec 50 dossiers de salariés. Si la direction cherche à individualiser les cas pour pouvoir dédommager les travailleurs le moins possible et leur imposer une clause de silence pour se prémunir contre d’autres actions juridiques, les salariés, eux, sont bien déterminés à pointer la responsabilité de la direction dans la dégradation de leur santé. C’est la raison pour laquelle une action au pénal, c’est-à-dire traduire l’auteur d’une infraction devant un tribunal pour lui imposer une peine, suit cette première attaque contre la RATP.
Alors que les conditions de travail ont empiré, les visites médicales obligatoires annuelles sont dorénavant passées à tous les deux ans. Les contrôles des équipements se succèdent et montrent que le respect des exigences en matière de débit du soufflage d’air ne sont pas tenues, que l’extraction de l’air pollué dysfonctionne dans presque la moitié des cas. La preuve, s’il en fallait encore une, que la direction roule pour ses profits au détriment de nos vies. Si l’action juridique est une des manières de s’organiser et de se faire entendre, elle n’est pas contradictoire, au contraire, elle serait bien plus efficace grâce à une mobilisation collective des salariés pour s’adresser à l’ensemble des ateliers, à l’ensemble des travailleurs pour mettre en avant nos revendications.
Face aux attaques contre nos conditions de vie, de travail, notre santé, c’est sur le terrain de la lutte de classe qu’on pourra obtenir la réalisation de nos revendications !
Pierre Mattei
