Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé les critiques qu’il juge « minables, lamentables et insupportables » venant de la gauche qui l’accuse, selon l’expression du leader socialiste Olivier Faure, d’entretenir un « racisme d’atmosphère » après la meurtre, le week-end dernier, d’un Tunisien tué par son voisin islamophobe dans une petite ville du Var. L’indignation de Retailleau est largement factice. Au cours des derniers mois il a multiplié les déclarations contre les musulmans – à propos du voile, des « Français de papier » ou « des Français en régression vers leurs origines ethniques » – et a manifesté un manque d’empathie scandaleux lorsqu’un jeune musulman a été poignardé à mort dans une mosquée du Gard. Cela, ajouté aux insultes à l’encontre des jeunes des quartiers populaires qualifiés de « barbares », contribue largement à entretenir un climat raciste… sur lequel surfe Retailleau pour asseoir sa popularité. Et ses pseudo-protestations ne trompent personne.