Le Haut-commissariat de la République, c’est-à-dire le représentant officiel de l’État français sur place, a fait savoir qu’un couvre-feu sera instauré de une à six heures du matin les 1er et 2 janvier à Nouméa et les communes avoisinantes compte tenu « du contexte que connaît le territoire depuis plusieurs mois ». Les défilés et feux d’artifice sont interdits. Une situation explosive créée de toute pièce par le gouvernement qui avait tenté de changer le système électoral pour désavantager les Kanak. Quant aux anti-indépendantistes locaux du parti « Calédonie ensemble », ils viennent de jeter un peu plus d’huile sur le feu en démissionnant du gouvernement collégial à la tête du territoire, entraînant automatiquement la chute de l’exécutif local et plongeant l’archipel dans l’incertitude. Pendant ce temps, le pouvoir colonial continue de faire croupir dans les prisons des dizaines de militants indépendantistes, dont sept de leurs leaders en métropole.