Neuf hommes (deux Irakiens, six Afghans et un Soudanais), soupçonnés de former un réseau de passeurs à l’origine d’un naufrage qui avait causé la mort de sept migrants en 2023 dans la Manche, sont jugés devant le tribunal correctionnel de la capitale pour homicide involontaire. Parmi les prévenus âgés de 23 à 45 ans, dont deux font l’objet d’un mandat d’arrêt, plusieurs sont également poursuivis pour mise en danger d’autrui, aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier d’étrangers ainsi qu’association de malfaiteurs. D’après les auditions des rescapés, le passage vers l’Angleterre leur était facturé entre 500 et 1 300 euros par personne. Les membres des réseaux mafieux impliqués dans ce trafic sordide spéculent sur la détresse de leurs compatriotes pour s’enrichir. Mais ils ne peuvent le faire que parce que les États – dont la France et la Grande-Bretagne en première ligne – multiplient les mesures anti-migrants rendant toujours plus difficile, voire impossible, le passage légal des frontières, d’où le recours aux passeurs. De ce point de vue, quelques-uns de nos ministres devraient se trouver aussi sur le banc des accusés.