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Présidentielle 2027 : deux ans de pitreries politiciennes pendant que passe le rouleau compresseur antisocial et militariste ?

Après le congrès de LR qui a dopé les ambitions présidentielles du très réactionnaire Bruno Retailleau, place au congrès du PS. Affrontement d’éléphanteaux, comme le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane qui promet à quiconque se présenterait contre lui à gauche aux municipales 2026 : « On va te défoncer ! » Affrontements sans fond politique pour la direction du parti de Hollande, qui a enfanté Valls et Macron, et mené leur politique, pour déterminer la tactique qui ramassera le plus de voix et d’élus et surtout pour désigner celui qui va la mener.

Pour ne pas être en reste, François Ruffin a proposé, en se présentant comme libre de tout parti (donc sans troupes), des primaires de la gauche dont il espère qu’elles serviront à le désigner candidat. Ce projet qu’il qualifie de « primaires geysers » semble un départ bien précoce de l’étalon Ruffin sans écurie présidentielle. Glucksmann, autre homme libre, a déjà annoncé qu’il n’y participerait pas, lui qui se voit déjà en haut de l’affiche du fait de ses 13 % aux Européennes.

Toute cette gauche, dont les Verts, le PS et le PCF, n’hésite pas à hurler avec loups contre la FI, pourtant leur partenaire de front populaire qui leur a permis de sauver l’essentiel de leurs députés, en reprenant de manière sournoise la calomnie d’antisémitisme. Une balle dans le pied qui accélère la dédiabolisation du RN et surtout stigmatise tous les mouvements de solidarité au peuple palestinien. Et ce sont les mêmes qui n’auront qu’un seul mot à la bouche dans les élections, « union de la gauche ».

La FI, si elle doit faire face à des torrents de calomnies qui visent en réalité à disqualifier toute contestation populaire, n’est pas moins électoraliste que ses alliés du NFP. Mélenchon se présente déjà comme le seul espoir à condition de voter pour lui en 2027, avec les municipales en guise d’échauffement.

Deux ans de campagne électorale ? Dont on connaît l’issue d’avance puisque le successeur de Macron, qu’il soit issu d’un attelage de la gauche institutionnelle, d’une alliance de la droite radicalisée et de l’extrême droite ou du camp présidentiel, mènera la même politique antisociale en usant de la même démagogie nationaliste.

Ce n’est pas une fatalité. Contrairement aux députés, les travailleurs ne sont pas condamnés au crétinisme parlementaire. Sans rien attendre d’une échéance électorale, ils peuvent saisir toutes les occasions, ici et maintenant, pour modifier le rapport de forces, par leurs luttes.

Raphaël Preston

 

5 juin, une date à construire… malgré tout !

L’attentisme des directions syndicales depuis le mouvement de 2023 sur les retraites se nourrit de leur politique nationaliste alignée sur le tournant militariste du gouvernement, dont elles prétendent tirer quelques avantages en termes d’emploi ou de salaire. Et aussi du fait qu’elles invitent les travailleurs à mettre tous leurs espoirs dans la victoire de la gauche aux prochaines élections.

La CGT appelle néanmoins à une grève interprofessionnelle le 5 juin sur les retraites et les salaires. Cette journée n’a pas été choisie au hasard : ce jour-là s’ouvre la « niche parlementaire » du PCF, qui entend remettre au vote la dernière réforme des retraites. La FI avait fait la même tentative en novembre dernier, sans succès. Mais pourquoi retenter la même recette condamnée à échouer ? Pourquoi s’appuyer sur la force des travailleurs en grève pour rentrer à la niche… parlementaire ?

Alors que la semaine de grève à la SNCF, à laquelle plus de 70 % des contrôleurs ont participé, a montré une envie de se battre, que quelques grèves se sont développées dans d’autres secteurs et que la période est toujours marquée par des annonces de licenciements en cascade, le 5 juin pourrait devenir un rendez-vous de préparation de la lutte pour des travailleurs désireux d’en découdre. C’est en ce sens que les militants ouvriers peuvent utiliser cet appel à la grève et le rendre moins inoffensif et symbolique que ce à quoi la direction de la CGT voudrait le cantonner.

 

Pour des candidatures révolutionnaires aux municipales de 2026

Tous les partis qui aspirent à gouverner pour le compte de la bourgeoisie prévoient de faire des municipales un laboratoire pour mesurer les rapports de force entre eux et les alliances futures pour la présidentielle de 2027. Mais comme toutes les élections, elles seront aussi un moment de politisation, où la partie des travailleurs qui ont le droit de vote et n’ont pas renoncé à l’utiliser exprimera un avis avec un bulletin dans l’urne. Il est de la responsabilité des organisations d’extrême gauche, comme le NPA-R et Lutte ouvrière, de faire en sorte qu’il y ait, dans le plus de villes possibles, un bulletin qui permette d’exprimer clairement la confiance des travailleurs dans leurs propres forces, dans leurs propres luttes, pour en finir avec ce système.