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Procès Le Scouarnec : les lourds silences de l’Ordre des médecins

Alors que s’ouvrait à Vannes (Morbihan) le procès de Joël Le Scouarnec, ex-chirurgien, accusé de violences sexuelles sur près de 300 enfants dans une douzaine d’hôpitaux, une banderole proclamant « Médecins agresseurs, violeurs : Ordre des médecins complice » était déployée en fin de matinée devant le tribunal. Dans le même temps, des manifestants se réunissaient à Paris devant le siège de l’Ordre national des médecins pour protester notamment contre le fait qu’il se soit porté partie civile dans ce procès alors qu’informé depuis au moins 2006 il avait laissé faire. Ce qui fait dire à Marie Kayser, représentante du Syndicat de médecine générale : « Pour nous, au minimum, il faut que l’Ordre des médecins n’ait plus de fonction juridictionnelle […] et on pense [qu’il] est nuisible et qu’il doit être dissous ; c’est une revendication qu’on porte depuis une trentaine d’années. » L’Ordre des médecins fut un des opposants les plus farouches à la légalisation de l’IVG et qu’à l’époque où l’avortement était interdit il poursuivait les médecins qui aidaient les femmes à y recourir et n’hésitait pas à leur interdire d’exercer. Sa disparition serait une bonne chose.