Nos vies valent plus que leurs profits

Répression monstre pour un projet monstrueux

Un projet à 150 millions d’euros, d’entrepôt de 80 000 m2, s’étalant sur 600 mètres et montant à 35 mètres de hauteur, pour accueillir 1 200 camions par jour, 24 heures sur 24… C’est le pharaonique projet immobilier « Green Dock » dans le port de Gennevilliers, en face d’une zone classée Natura 2000, destinée à préserver la diversité biologique.

Des Soulèvements de la Terre aux collectifs d’habitants et habitantes de la banlieue Nord de Paris (Hauts-de-Seine et Seine-Saint-Denis), en passant par l’union locale CGT de Gennevilliers, qui rappelle que le secteur de la logistique est un pourvoyeur majeur de précarité, l’opposition à ce projet est très forte. Mais il bénéficie du soutien inconditionnel du gouvernement, fer de lance des grands projets nuisibles, au nom de la « startup nation »… et de celui de la mairie PCF de Gennevilliers. En février dernier, le maire, Patrice Leclerc, argumentait que le projet répond à « l’objectif de sobriété foncière [qui] implique la densification des parcelles déjà artificialisées », et qu’il ne faut « pas repousser en grande couronne les infrastructures logistiques dont les Franciliens ont besoin », mais plutôt rapprocher les entrepôts de Paris afin d’émettre moins de gaz à effet de serre. Du « greenwashing » de compétition, pour renforcer encore le tout camion, au détriment du fret ferroviaire !

Samedi 24 mai, près de 2000 manifestants et manifestantes se sont réunis à Gennevilliers pour s’opposer au projet. La réponse policière a été brutale et acharnée. Après avoir arrosé de coups, elle a arrêté et placé en garde à vue 59 militants et militantes. La majorité a été relâchée dans le week-end, sauf deux libérés lundi 27 seulement. 23 devront verser des « contributions citoyennes » de plusieurs centaines d’euros à l’association d’aide aux victimes Adavip92. Neuf d’entre elles risquent encore d’être poursuivies par la justice…

Une répression, aussi scandaleuse que le projet lui-même !

Jean-Baptiste Pelé