Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, vient d’envoyer aux préfets une nouvelle circulaire sur la régularisation des sans-papiers qui durcit un peu plus la circulaire Valls de 2012 visant à les encadrer. Alors que le texte de Valls se prétendait « humaniste » et faisait hypocritement la promotion d’une politique d’immigration soi-disant « lucide et équilibrée » en enjoignant aux préfets « une juste prise en compte des réalités humaines », le texte de Retailleau restreint les conditions de régularisation (maîtrise de la langue, durée du séjour, etc.) en ordonnant, en outre, que ces régularisations se fassent « au compte-gouttes ». En 2023, la circulaire Valls avait permis à 34 724 personnes d’obtenir des papiers (+0,3 % par rapport à 2022), selon les données du ministère de l’Intérieur : 11 525 au titre du travail, 22 167 pour motif familial, et un millier sous statut d’étudiant. On est donc très loin d’une invasion migratoire. Mais qu’importe la réalité des chiffres, pour Retailleau et les siens, l’important est d’entretenir un climat anti-migrants.