Samedi 5 octobre, les militants du NPA-Révolutionnaires qui interviennent dans le secteur des transports se sont retrouvés à Paris. Au programme de nos discussions, la vie quotidienne sur les divers lieux de travail du rail et de la route, ainsi que la situation politique nationale et internationale.
Comment répondre à la poussée de l’extrême droite ?
Nous avons abordé le problème de la libération de la parole d’extrême droite dans les rangs ouvriers. Ces idées venues d’en haut, matraquées sur les plateaux télés et dans les discours politiques, infusent chez certains de nos collègues. Des électeurs RN se cachent de moins en moins et font valoir leurs idées racistes. On l’a encore vu avec les réactions au meurtre de Philippine.
Certains adhérents ont rendu leur carte de la CGT, mis mal à l’aise par la prise de position de la direction confédérale en faveur du Nouveau Front populaire. D’autres ont été poussés vers la sortie, car ils faisaient étalage de leur engagement aux côtés du RN. L’extrême droite est incompatible avec la perspective d’émancipation que devrait porter le mouvement ouvrier, et régler ce problème entre travailleurs, en étant fermes sur le fond tout en se donnant les moyens de convaincre tout le monde, reste d’actualité.
Tout n’est pas sombre en revanche, car c’est positif quelque part que bien des électeurs de gauche se sentent floués par la dernière séquence électorale. Deux mois après avoir cru faire barrage au RN, ils se retrouvent avec un gouvernement de droite sous le contrôle de Le Pen ! Ce n’est pas dans les urnes que l’on fait reculer les idées réactionnaires, mais en combattant le patronat par la lutte de classe, pas en le charmant pas comme le RN dans les séminaires du Medef.
Comment faire obstacle à la mise en concurrence des travailleurs ?
Que l’on soit à la SNCF, à la RATP, dans un réseau d’une ville de province ou que l’on travaille dans des entreprises d’autocars régionaux, la mise en concurrence des travailleurs est systématique. Qu’importe aux capitalistes et à leur État que ce soit complètement stupide sur le plan de la production et que cela empêche le développement complet des transports en commun, véritable nécessité écologique. Leur problème n’est pas là, mais dans le fait qu’ils y gagnent gros. Pour remporter les marchés publics, les patrons du transport tirent à la baisse les salaires et les conditions de travail pour soumettre les offres les plus alléchantes. Ces deals entre capitalistes et collectivités territoriales sont tenus cachés, secret commercial oblige. La moindre des choses serait de faire toute lumière dessus !
Le calendrier des mois à venir est gros de colère : transfert des cheminots amiénois en décembre, allotissement du réseau urbain lyonnais en janvier, découpage de la RATP, etc. Tout l’enjeu est de parvenir à riposter de manière coordonnée, ce que complique l’échelonnement des attaques, les jalousies corporatistes et la politique des directions syndicales. Dans bien des réseaux, on entend les responsables syndicaux dire que tout irait mieux si des politiciens plus à gauche étaient aux manettes des collectivités. Mais il n’y a pas de sauveur suprême ! Les travailleurs du transport n’ont d’autre voie que d’unir leurs luttes pour imposer leurs revendications et ainsi enrayer la mise en concurrence dont ils font l’objet.
17 octobre 2024