Cinq mois après l’annulation du premier tour de l’élection présidentielle pour cause d’interférences russes, les Roumains ont de nouveau voté en masse pour un candidat d’extrême droite, cette fois George Simion. Ce dernier, qui se présente comme antivax, « patriote chrétien », anti-système et grand admirateur de Donald Trump, a obtenu 40,5 % des voix, loin devant le candidat centriste arrivé en seconde position. Il a aussi joué sur le fait que nombre de ses compatriotes sont fatigués et déçus par une classe politique corrompue et déconnectée des réalités du terrain alors que le pays est un des plus pauvres de l’Union européenne. De plus, beaucoup craignent d’être entraînés dans la guerre qui touche l’Ukraine voisine. Son discours « dégagiste », populiste et pacifiste a séduit nombre d’électeurs populaires, notamment dans les campagnes. En Roumanie, comme dans de nombreux autres pays en Europe, l’extrême droite progresse en partie parce que la gauche traditionnelle, éliminée dès le premier tour, est incapable d’apporter des solutions aux problèmes quotidiens des plus pauvres.