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Russie-Ukraine : les peuples otages des calculs des chefs de guerre

Mardi 3 septembre, un bombardement russe sur l’institut militaire ukrainien de Poltava (une ville du centre de l’Ukraine et éloignée du front) a fait au moins 58 morts et plus de 300 blessés. C’est l’un des bombardements les plus meurtriers ayant frappé l’Ukraine depuis février 2022. Une preuve supplémentaire, s’il en fallait, que la guerre menée par la Russie ne connaît à cette heure ni trêve ni répit.

Bien au contraire, on a assisté cet été à une double escalade militaire. D’un côté, l’armée russe avance sans relâche dans le Donbass, menaçant d’occuper la ville de Pokrovsk, et bombarde des villes ukrainiennes du centre et de l’ouest du pays. De l’autre, l’armée ukrainienne a envahi pour la première fois début août une région russe, celle de Koursk. Cette opération militaire ukrainienne réalisée avec l’aval de l’Otan et avec du matériel militaire américain et européen s’avère d’ores et déjà désastreuse pour les populations russe et ukrainienne des deux côtés de la frontière, d’autant qu’elle est présentée par ses initiateurs comme monnaie d’échange pour d’éventuelles négociations avec Poutine.

Des négociations dont il est de plus en plus question de tous côtés, y compris celui des alliés occidentaux de Zelensky. Ils affichent à son égard un soutien de plus en plus mesuré : l’Allemagne va par exemple diviser par deux son aide par rapport à l’année passée. Les crédits militaires américains sont davantage tournés vers le réapprovisionnement des systèmes d’armes et de munitions de l’armée américaine elle-même que vers les livraisons directes à l’Ukraine.

Zelensky manquera toujours d’armes et d’hommes : les armes livrées par les puissances impérialistes occidentales n’ont pas pour but de « libérer le peuple ukrainien » mais de contenir et affaiblir sur le long terme la Russie, et de nourrir leurs propres complexes militaro-industriels. Si des négociations finissaient par s’ouvrir, gageons qu’elles ne déboucheront ni sur « la paix » ni sur le départ complet des troupes russes d’Ukraine mais plutôt sur la cession à la Russie de territoires comme le Donbass et une partie du sud de l’Ukraine, donc sur un état de guerre larvé et prolongé dans la région, au grand profit des marchands d’armes.

Marie Darouen

(Article paru dans le numéro 18 de Révolutionnaires)