C’est la presse Bolloré, et en particulier le Journal du dimanche repris par Europe 1, qui a lancé la charge contre deux députés LFI, Ugo Bernalicis et Danièle Obono, qui auraient voulu rencontrer Nicolas Sarkozy à la prison de la Santé. Selon l’hebdomadaire, les deux parlementaires « chercheraient à démontrer que l’ancien chef de l’État bénéficierait d’un traitement de faveur ». Bien que Bernalicis et Obono aient démenti l’information en affirmant que la visite de l’établissement pénitentiaire s’inscrivait dans le cadre normal de telles démarches parlementaires prévues par le Code de procédure pénal, la droite n’a pas lâché le morceau. Bruno Retailleau y décèle de « l’indécence », quand Laurent Wauquiez considère que « LFI n’a aucune limite : instrumentaliser une visite en prison pour salir un ancien président de la République ». Pour sa part, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, qui compte lui-même se rendre dans la cellule de l’ex-président, dénonce « du tourisme pénitentiaire ». Seul intérêt de la polémique : elle a mis à nouveau en lumière les conditions effroyables qui règnent à la Santé avec une surpopulation carcérale de 190 %, des dizaines de matelas au sol et trois détenus dans 9 m²… sauf pour Sarkozy qui bénéficie d’une cellule individuelle et d’une autre réservée à ses deux gardes du corps. Tous les détenus sont égaux face à la détention… mais certains sont plus égaux que d’autres.