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Tempête meurtrière en Espagne : l’écrasante responsabilité des autorités et du patronat

Mardi 29 octobre au soir, des pluies torrentielles se sont abattues sur la région de Valence en Espagne, et se déplacent désormais vers la ville de Cadix en Andalousie. Le bilan à cette heure atteint presque la centaine de morts, des dizaines de personnes sont toujours portées disparues, et 150 000 foyers sont privés d’électricité. Les intempéries ont été anormalement élevées, à l’image de nombreux phénomènes naturels ces dernières années, la faute au changement climatique, pur produit du capitalisme.

Malgré sa force anormale, il reste que le phénomène était parfaitement connu1, et les très fortes intempéries prévues depuis une semaine… sans que, tant du côté de la droite au pouvoir dans la région de Valence que de la gauche à la tête du pays, cela ait occasionné la moindre réaction avant qu’il ne soit trop tard : aucune consigne de rester chez soi, aucun ordre d’évacuation des zones les plus dangereuses, aucune mesure de prévention à la hauteur. Résultat : les travailleurs de la région sont allés travailler comme si de rien n’était, et certaines entreprises, comme Uber ou Mercadona (chaine de supermarchés qui proposent des services de livraison à domicile), ont obligé leur personnel à continuer à travailler après le début de la tempête. La population n’a pu compter que sur elle-même comme en témoignent les vidéos d’habitants venant en aide à d’autres, en détresse ; on ne saura jamais combien de vies ont été sauvées par cet élan de solidarité populaire, mais il est certain que sans la rapacité de patrons prêts à jouer avec la vie de leurs salariés, d’autres hommes et d’autres femmes ne seraient pas morts. Et les trois jours de deuil national décrété par le gouvernement n’y changeront rien.

Robert Daman

 
1 Dépression isolée en haute altitude, la « goutte froide » est crée par le choc d’une masse d’air froid en altitude et l’air chaud de la surface, en l’occurrence des vents humides venus du sud de la Méditerranée. L’interaction d’une dépression en très haute altitude et de ces vents chauds et humides entraîne la formation de nuages particulirement chargés et de rafales particulièrement violentes.